J’ai décidé, sur le conseil de nos amis, de ne pas indiquer le nom de la compagnie aérienne responsable de ce dommage. Le 22 mars 2015,  ambiance africaine à l’aéroport d’Abidjan. Attachez vos ceintures.

Quelque 150 passagers, qui ont payé en moyenne 800 euros, se pressent devant un comptoir occupé par une séduisante hôtesse tout occupée à sa manucure  et fière de son audacieuse coupe de cheveux qui évoque fièrement le dernier exploit des éléphants. L’horloge tourne. Une heure plus tard, toujours pas d’embarquement. Et pas d’annonces. Pour la troisième fois, l’on nous appelle et pour la troisième fois l’on nous dit de regagner nos sièges en attendant. Finalement, l’on nous appelle pour de bon. Il était plus d’une heure quarante minute après l’heure officielle indiquée sur nos tickets. L’on embarque comme l’on peut dans un Boeing 757-200 qui a vécu la première Guerre du Golfe. Ce bel appareil n’est plus fabriqué depuis 2004. Les sièges pourris et les tissus décollés par endroits ajoutés à un cocktail d’odeurs, franchement douteuses,  montre un relâchement flagrant des normes d’hygiène à bord de dette compagnie pourtant respectable. Peut être, s’agissait-il des conséquences du relâchement des niveaux de vigilance des autorités aéroportuaires qui, au fur et à mesure qu’elles faisaient augmenter les taxes d’atterrissage et de décollage, avaient fait usage du dumping des normes sécuritaires.

Bref, et si l’état déglingué de la compagnie traduisait seulement la baisse globale de nos niveaux d’exigence et de notre capacité, collective, à défendre nos droits ? Tandis que l’on s’interrogeait sur ces considérations aériennes d’un consommateur africain mécontent de toujours payer plus que les autres pour moins que les autres ( la même compagnie utilise un Dreamliner, soit le nec plus ultra de  Boeing, pour relier  Shangaï et Dubaï), notre avion décolle. Personne ne suit les démonstrations de l’hôtesse dont le seul intérêt résidait dans la profondeur du rouge à lèvre destiné à masquer une nuit agitée. L’on n’avait pas atteint 11 000 mètre  d’altitude que le commandant de bord  annonça des ennuis mécanique. Beuf, l’avion n’arrivait pas à pendre de l’attitude. La panique était palpable.  Les mines graves et silencieuses de la plupart des passagers rappelaient un enterrement. L’atterrissage mouvementé à Abidjan, quelques minutes après y être décollé, fut accueilli avec une telle explosion de joie. Il y en avait de quoi pour qui venait de vivre un ennui mécanique en plein vol. Le calvaire  n’était pas terminé. Le personnel au sol de la compagnie s’exécutera de mauvaise grâce pour d’abord conduire tout le monde dans une salle d’accueil sommaire. Le déjeuner ne viendra que deux heures plus tard sous le signe du low cost : «eau ou boisson sucrée mais pas les deux en même temps», s’époumone un steward qui prend beaucoup  de liberté avec le principe du «client-roi». Parqués à l’aéroport, les passagers se verront proposer un hôtel à condition de dormir deux à deux. Saluons au passage les vertes protestations de quelques passagers, de manière, hélas, individuelle et en solo. Certains accepteront docilement de se faire imposer un compagnon de chambres. Visiblement, la compagnie cherchait à optimiser ses coûts  même si c’est elle la fautive. Les têtes de turc qui avaient protesté n’auront droit à l’hôtel que passé 23 heures. Nous vous épargnons l’ambiance surchauffée dans la petite agence d’escale de la dite compagnie qui peut tout se permettre dès lors qu’il s’agit d’Afrique et d’africains.

2 Commentaires

  1. Chers compatriotes africains,
    J’aime bien votre coup de gueule. Mais ceci me laisse sur ma fin. Refuser de dénoncer ceux qui nous méprisent, nous prennent pour des animaux et nous traitent comme du bétail, c’est nous mépriser encore une fois. Je ne comprend pas qu’étant dans vos droits vous refusiez de dénoncer nommément ces compagnies et d’organiser par là même leur boycotte. Je sais que certains conseils, la queu entre les jambes ont dû vous dire  » attention ils sont puissants, ils vont vous faire un procès, ils vont vous ruiner » c’est justement là que commence notre propre complicité. Nous devenons par une peur injustifiée des victimes consentantes. Cette attitude est une constante dans nos relations avec ces vendeurs de morts qui sillonnent le continent avec la complicité morbide de ceux qui sont censés nous diriger et nous protéger.
    N’ayons plus peur des confrontations et tout ceci disparaîtra. Ces gens n’aiment pas la publicité de leurs méfaits. Ne pas les dénoncer nommément c’est simplement les renforcer. Ceux sont des dragons en carton. C’est sur le continent africain qu’ils font leurs plus gros bénéfices. C’est un continent sans chefs sans lois sans principes où on peut tout se permettre. Nos chefs d’états ne sont que des Guignols à la soldes d’intérêts occultes agissant comme des clowns dans un cirque non sécurisé.
    Ayons le courage de nos souffrances et nous gagnerons.

    • Je suis entierment d’accord avec Adjai, ne pas denoncer est une faute. Cela equivaut a dire qu’il ne s’est rien passe ! croyez moi des coup de geule individuels peuvent apporter des fois le changement. je me suis un moment plaint de l’hygiene dans les avions air cote d’ivoire sur facebook (fauteuil sales avec des traces suspectes, odeur pas du tout agreable dans ce confinement qu’est l’interieur d’un avion…)et curieusement depuis ce temps j’ai remarque beaucoup de changements tres positifs (peut etre pas a cause de moi en tant qu’individu mais par respect pour tous les clients). Il faut dennoncer en mentionnant le nom de la compagnie et puis SAVEZ vous que la compagnie apres le repas degeulasse et les chambre d’hotel a deux devrait vous rembourser une partie de votre depense d’achat du billet d’avion ? c’est la loi qui le dis. Attaquez les plutot quelque soit leur puissance ! leur puissance est cense etre nous les clients. L’africain accepte trop de supplices pour rien et les gens le prennent pour de la faiblesse et nous traiter comme des animaux.

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