C’est depuis le beau quartier Bonanjo, quartier des affaires de Douala, que nous sommes tombés sur le couscous algérien.  Une sorte de pot pourri combinant viande rouge, viande blanche et, excusez de l’audace, du merguez planté dans le couscous  comme un drapeau sur du sable mouvant.  Heureusement, qu’à la Banquette, restaurant cosmopolite où la chevelure argentée de l’expatrié se mêle à la sape colorée du jeune quadra à la réussite soudaine, l’on est là avant tout pour le plaisir du palais.    

Le maître de la maison, un jeune grec  qui a flairé le bon filon et qui ne se contente pas de dire que l’Afrique est la nouvelle frontière, nous certifie que son couscous est bien algérien, le marocain étant, déclare-t-il avec tact, qualifié de « couscous royal ».   A sa décharge, reconnaissons que le Merguez comme décors peut apporter un peu de folie à ce couscous servi loin de l’orthodoxie du plat aux 7 légumes que les habitants de Fès essaient de reproduire depuis la chute de l’Andalousie et que ceux des Doukkala ont grossièrement corrompu avec du poisson d’eau douce.    

La sauce épaisse agrémentée du piment local offre plutôt un mélange agréable qui donnerait envie de retourner au Cameroun pour un nouveau midi à la Banquette, sous ambiance  musicale des années 80 (Edith Piaff et Aznavour nous ont accompagné entrecoupés de temps en temps d’un Canda Bongoman du Zaire Léopard).  Au final, le menu est correct (en déça des 25 000 FCFA pour deux personnes).  Quant au service, un tantinet attentiste, il se rattrape à force d’amabilités et de ces petites attention qui font tant le plaisir des garçons vieux jeux, vieille école, que nous prétendions être. Mention spéciale pour le chef qui a compris que l’habit ne fait pas le moine.  On peut être grand chef sans forcément la toque de rigueur.

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