L’eau est une denrée de luxe à Dakar. Ce posting ne concerne pas les banlieues et les localités reculées du Sénégal, qui n’ont pas droit à l’eau.  Nous parlons de Dakar intramuros en espèrant que les concepteurs et conducteurs du plan Sénégal Emergent puissent nous lire. 

A Dkar, à la Cité Sipres II, à Nord Foire,  aux Maristes et dans certains endroits de Sacré Coeur, même si vous à êtes à jour par rapport à vos factures, vous n’avez aucune garantie de recevoir le liquide précieux au bout de votre robinet. Dans nombre de quartiers, y compris certains qui se targuent d’abriter des specimen de la « fameuse classe moyenne » vantée par Mckinsey, l’eau ne vient en ce moment qu’à compte gouttes, passé minuit.  A partir de 5 heures du matin, plus rien.

Problème passager dites-vous? Non, cela fait une année que le calvaire dure.  C’est même tombé dans la banalité de tous les jours. occupés au procès Karim Wade et à la fortune supposée du maire de Zinguinchor, les médias ont d’autres chats, plus sérieux, à fouetter.  Et pourtant c’est l’arnaque du siècle que ce problème d’eau. Voilà de vaillantes populations qui suent sans eau pour s’acquitter de leurs obligations. De l’autre côté, un prestataire, SDE, filiale de Finagestion, dont 60% ont été acquis en 2009 par le fonds américain Emerging Capital Partner, qui fait comme si de rien n’était.

Mieux, la SDE a même été félicité lors d’une conférence de la fondation Jacques Chirac pour « ses résultats lors des 13 dernières années en terme d’amélioration de l’accès de la population sénégalaise à l’eau et à l’assainissement ». Gulp!!!   Goutte d’eau qui fait déborder notre étonnement, la SDE est la première des filiales de Finagestion a décrocher la certification ISO. ça suffit sans doute à l’égo mais ça n’étanche pas notre soif.  A la conférence de Paris, le contrat de la SDE a été présenté comme un modèle. Ce qui veut dire que ce n’est pas tant la desserte de la population (lamentable) qui est un modèle que le beau compte de fée du montage financier et le modèle du contrat d’affermage qui a tout prévu sauf, semble-t-il, le contrôle et les obligations des parties.  Une chose est sûre, la SDE a augmenté son chiffre d’affaires puisque, claironne-t-elle,  Depuis 1996, le nombre de clients a plus que doublé, passant de 241,000 à 541,000 clients.  Mais quid de la  desserte de l’eau? Là c’est une autre affaire.  L’Etat qui a pour vocation à défendre l’intérêt général laisse faire.  Idem pour les associations des consommateurs. Tant pis si la facture du robinet sec est salée.

Questions:

Pourquoi déléguer la distribution de l’eau si c’est pour se retrouver avec des coupures en continu?  Hors applaudissements de la Banque mondiale, qu’elle a été finalement la valeur ajoutée de ce contrat d’affermage au Sénégal?

 

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