Balla Moussa Keita. (Photo Vincent Fournier).

Les chroniques du prince Mandingue.


Me voilà de retour à Libreville par un beau samedi 19 mai 1990. Soit un mois avant le discours  de la Baule écrit, paraît-il par Erik Orsenna, nom de plume d’Éric Arnoult (membre de l’Académie Française)  et prononcé par le président François Miterrand, le 20 juin 1990, et qui se répandra dans toute l’Afrique francophone comme un feu de brousse, ébranlant les partis uniques et poussant les pères de la Nation à décréter le multipartisme plus ou moins tribalisé au terme des conférences nationales où les soutanes des prêtres auront pesé de tout leur poids moral.  


Par Balla Moussa Keita.


C’est dans ce contexte  que je me posais sur la ligne de l’Equateur, à l’orée de la deuxième plus grande forêt du monde. Cette fois-ci, j’étais arrivé sans stress et en VIP. Les  autorités aéroportuaires étaient informées. J’étais attendu par quelqu’un de haut placé.  Une fois dans ma chambre, je trouvais une lettre d’invitation à dîner de la part de René, mon ami corse, propriétaire du restaurant « Imprévu » où il fallait être aperçu pour exister.

Mais cette fois-ci, le dîner se passait chez un de ses amis coopérants français qui s’appelait Mr Plou. Une quinzaine d’invités étaient réunis entre amis, associés, européens et autochtones. Au cours de ce dîner, devenu finalement dansant, le décor était planté pour les  » 3 oirs  » ! La meilleure des richesses c’est la relation humaine, me disais-je en me remémorant les conseils paternels.

René prit le temps de me présenter à tous les convives : dg, pdg, fille de, fils de propriétaire de, etc… En précisant discrètement ce que chacun d’entre eux était capable de m’apporter durant mon séjour. Quelle ambiance ! Décontractée et simple, avec le bruit des fourchettes et des couteaux dans les assiettes, le tout accompagné d’une ambiance festive. La Salsa suivait le Tango et la Valse cédait le terrain à la musique gabonaise de la « Mama nationale » Mme Patience Dabany, mère du président Ali Bongo.

Le buffet répondait à tous les goûts: poulet, poisson, fruits de mer porc obligeaient à un difficile choix. Il y avait aussi des grenouilles, ce que je n’avais jamais vu dans une assiette. Les entrées de toutes sortes. Les papilles gustatives étaient en fête. Les odeurs qui se  dégageaient  ne mentaient pas ! Sauf si on soufrait d’une altération olfactive.  De plus, les yeux étaient gâtés. Il y avait de belles et élégantes créatures, des lianes aux baobabs en passant par le caïlcédrat royal. 

Pour le plaisir des oreilles, les conversations allaient bon train. Voltaire et Senghor étaient sollicités. Les conversations étaient maniérées, avec de belles pirouettes tout en nuance qui tranchent  bien avec le parler cash de Adjamé. Les compliments étaient distribués à profusion, entre deux phrases:  » que vous êtes belle, que tu es élégante, que tu danses bien….. » Au fur et à mesure que la soirée avançait, le vouvoiement s’éclipsait au profit du tutoiement sur un pas de danse.


Dans cette soirée de rires et de belles rencontres, chaleureuse et vivante, je me devais, après un moment d’observation, d’en être un des acteurs. C’est ainsi que j’ai sauté le pas, pour jeter mon dévolu sur celle qui avait quelque chose en commun avec moi, la presse et la communication, deux mondes solidaires en toute circonstance. Elle était  journaliste vedette, présentatrice du journal parler de la chaîne de télévision 2, qui émettait depuis la présidence de la république… 
Eh oui, quelle époque ! Le Gabon était alors le seul pays africain qui avait compris que l’arme de tout État était d’abord médiatique. C’était le seul pays francophone à posséder trois chaines de télévisons: la RTG1, la RTG2 et la Télé Africa qui diffusait le journal de la 5 française, présenté par Guillaume Durand….. 
N’oublions pas Africa n°1, qui émettait de Moyabi et était dirigée par Mrs Coumbangoye et Letamba. Ce dernier m’avait reçu au siège et m’avait  offert comme souvenir un parapluie aux couleurs du Gabon avec le sigle A1. Le Gabon était bien parti sur le plan Audiovisuel et Communication. C’était le leader de l’Afrique francophone. 


Quel plaisir que d’avoir passé une belle soirée, aussi conviviale que fructueuse ! Je venais de joindre l’utile à l’agréable car au moment des remerciements pour se dire au revoir, j’avais eu non seulement 4 promesses fermes de signatures pour mon support  » Le Guide des Hommes d’Affaires Air Afrique  » qui couvrait 15 pays francophones, mais aussi un rendez-vous avec l’amie journaliste pour venir dîner avec moi le lendemain et m’éclairer sur les mystères de la forêt tropicale.
Sur le chemin du retour, dans la voiture avec mon ami René, qui s’était une fois de plus donné la peine de me ramener à mon hôtel, se dégageait un sentiment de satisfaction réciproque, non sans penser à nos lits…
Requinqué par un sommeil bien profond, je prie un petit-déjeuner copieux et m’installa à la piscine, tout en pensant à mon dîner avec la journaliste vedette.
D’une façon fortuite, le cadre du restaurant de mon hôtel dégageait le romantisme ; la table que j’ai choisie était drapée de nappes blanches, placées entre deux pots de fleurs de rose rouges, sur laquelle était posée une chandelle, avec une lumière tamisée, l’ambiance baignant dans une musique jazz dont l’acoustique caressait les oreilles.  La soirée fût belle, nous passâmes un moment de complicité…. au moment de la raccompagner, elle me surnomma Lucky Luke…


Je fréquentais le café de l’immeuble Diamant depuis mon premier séjour.  C’était mon coin de chute entre deux rendez-vous. L’immeuble était géré par les frères Monkou, les neveux de la Première Dame. L’endroit était  fréquenté par la Jet Set gabonaise. C’était le passage obligé afin de mieux cerner certains codes  qui vous permettent de nager, en évitant de vous noyer ! Le gérant du café, un certain Halimi, d’origine tunisienne, était très affable. Lui et les frères Mankou formaient un trio, qui accueillait des personnalités diverses et variées, voire de la stratosphère. Le fait que je pouvais y passer plusieurs fois dans la journée, pour rencontrer mes prospects, et l’amitié tissé avec les Mankou, ont contribué en partie à l’avancement de ma mission. J’y ai connu bien des décideurs publics et privés  qui ont apprécié mes supports. Les  frères Mankou m’appelaient le plus gabonais des ivoiriens…. un autre surnom, décidément. 

Catastrophe

Ma mission était très bien partie. Le pays évoluait comme tous les autres vers la démocratie selon l’appel de la Baule. Le Gabon avait rondement  terminé sa conférence nationale en avril, avant ma venue et adopté le multipartisme le 22 mai, pendant que j’y étais.  L’annonce du multipartisme  provoqua une liesse populaire mais hélas de courte durée. A mon réveil, le 23 mai 1990, catastrophe ! La nouvelle de l’assassinat d’un opposant gabonais, du nom de Joseph Rendjambe, secrétaire général du parti gabonais du progrès ( PGP), s’était  répandue comme une traînée  de poudre. L’assassinat était  survenu dans la nuit du 22 au 23 mai dans un hôtel, le  Dowe.
Des émeutes éclatèrent à Port-Gentil d’où il est originaire, puis à Libreville.
 La tension était  vive à Port-Gentil.  Les  français essayaient  de fuir les violences et les pillages.  Certains affluaient dans les hôtels pour se protéger, d’autres  vont élire domicile dans les locaux de Elf, faisant parti des lieux les plus sécurisés ( pétrole !). Les abords du consulat sont incendiés. Le consul de France séquestré…
A Libreville, c’est l’alerte maximum.  Mon  hôtel qui était presque contigu à l’ambassade de France me permettait de voir les hommes armés français et gabonais pour le maintien d’ordre. Voilà que le 24 mai, une grève des travailleurs est déclenchée.  Je me pensais étranger de cette furia mais c’était une illusion. Par le bouche-à-oreille, il se répandait la rumeur que c’était une ivoirienne qui  avait attiré M Rendjembe dans un traquenard, qui a conduit à son décès … et voilà moi. Que faire ?…

Moi qui d’habitude, m’empressais à rectifier chaque fois qu’on me prenait pour un sénégalais ( En Afrique centrale, tous les ouest-africains sont sénégalais ), cette fois-ci, l’occasion faisant le larron, j’acceptais volontiers d’être sénégalais … chers lecteurs, je vous imagine rire sous cape… qui est fou ?!… déjà que les ivoiriens sont accusés d’avoir la cote auprès des gabonaises (et l’inverse est apparemment vrai d’après les témoignages de quelques amis gabonais), il ne  fallait pas en rajouter… Pour qui connait mon beau et agréable continent, on est coupable de tout acte posé par quelqu’un de ta famille, de ta tribu, de ta région, de ton pays… allez-y comprendre…quelque chose. 

L’opposant Joseph Rendjambe était l’héritier du trône royal de sa contrée, située au sud de Port-Gentil. Après des études à la Sorbonne, en France, il se retrouve en Tchécoslovaquie. Détenteur d’un doctorat en sciences économiques… Au moment de sa mort, il était  dg d’entreprise, PCA de la Sonapresse ( Union ) et membre du conseil d’administration de la panafricaine Africa N°1.

Le célèbre chanteur, musicien et poète gabonais, Pierre Claver Akendengue (célèbre pour les tubes Nandipo, Nkéré …), et Jean Ping, diplomate, homme politique gabonais, ancien président de l’Union Africaine, sont originaires de la même région que Joseph Rendjambe.  Pendant plusieurs jours, la colère populaire paralysa Libreville et Port-Gentil. Les émeutiers à  Port-Gentil avaient retenu pendant plusieurs heures le consul de France en otage.  Le 24 mai, la France envoya des renforts militaires pour protéger ses ressortissants.   Le 29 mai, avec l’arrivée des parachutistes français, Elf qui exploite le pétrole offshore et avait interrompu presque sa production, reprit le pompage du brut.  Un couvre-feu est décrété pour plusieurs jours. J’ai passé des jours et des  nuits à me morfondre à mon hôtel. Consignes avaient été données  de ne pas s’exposer en bordure de la piscine… ce n’était rien d’autre que le confinement qui est à la mode aujourd’hui avec Mme COVID-19.

Il était une fois Libreville, douceur de vivre

En même temps que je pensais à la suite à donner à ma mission, je me posais la question de savoir si jamais  je reverrais  Zeinab, la passante de Baudelaire. C’est à Port-Gentil, l’épicentre de l’émeute, qu’elle vivait selon notre dernière correspondance car à l’époque il n’y avait pas encore le téléphone portable … La répression précéda le calme, ce qui me permit de changer d’hôtel, pour me trouver une fois de plus à Akoume Palace International, où j’avais encore des nuitées en échange marchandise.
Je  reçu un accueil très chaleureux à l’hôtel Okoume Palace Intercontinental. Le directeur, M Mage, marié à une camerounaise, était aux petits soins. Le couple était attentionné pour les clients de l’hôtel. Le  service Commercial et Marketing était tenu par deux charmantes et entreprenantes dames,  Mmes Sanson et Ondo Marjorie qui m’ont beaucoup apporté pour la réussite de ma mission. Ce sont elles qui m’ont informé que leur directeur financier était un de mes compatriotes et qu’il serait bon de le connaître. C’est ainsi que je ferai la connaissance de M Georges Angama, qui allait devenir le directeur général de l’Hôtel  Président à Yamoussokro, et actuel directeur général de l’hôtel du Golf, homme fidèle dans l’amitié.

Après plusieurs jours de tensions, Libreville était redevenue calme.  L’on pouvait travailler avec sérénité. Avec l’apport de mes amies du service commercial, car il faut le dire, les deux dames m’avaient adopté, j’ai eu une liste de contacts des entreprises susceptible de signer, afin de figurer dans le Balafon ou dans le guide Air Afrique. La  récolte fût bonne !
L’appétit venant en mangeant, je vais sillonner tous les quartiers de Libreville.  Lala à  gauche, lala à  droite, Batterie 4, Nmbakele, Albandeng, Camp de Gaule, Akébé , owendo… en chassant des pages de publicité. Souvent, je faisais des tours au marché de Mont Bouet pour aller discuter avec les commerçants « ouestaf  » composés de sénégalais, maliens, béninois, nigérians,  guinéens.  
Le marché de Mont Bouet  du nom du Commandant Bouet Willaumez, officier explorateur dont l’hommage en forêt équatoriale ferait maintenant pâlir le mouvement  Black Live Matters.  L’histoire nous dit que c’est ici qu’est né Leon Mba, premier président gabonais! 
Véritable labyrinthe que ce marché. L’on y fait de bonnes affaires en se faufilant entre brouettes, charrettes  et étals.  S’il  pleut, préparez-vous à patauger dans la boue en slalomant entre vendeurs et porteurs. C’est un marché célèbre avec ses différentes marchandises provenant principalement de  l’Afrique l’Ouest…Les gargotes foisonnaient.  On y mangeait de l’Aloco ivoirien, du Tchieboudiène du Sénégal, de l’Ademin du Togo et du lait caillé, ce fameux «Kossam» si cher aux guinéens.



A côté de Mont Bouet, se trouvait le quartier résidentiel Montagne Sainte. Il me suffisait de marcher 10 mn en passant devant la clinique Chambrier (premier pédiatre gabonais ) pour arriver chez ma chère amie journaliste et communicante. Car c’est là qu’elle habitait…. c’est dans ce quartier aussi que se trouvait la boîte de nuit  » le Vertigo  » où j’accompagnais quelque foismon ami Emery Lumumba ( fils du héros national congolais,  Patrice Lumumba) pour aller rencontrer la propriétaire qui n’était autre que feue Albertine Bongo, la fille bien aimée du père.. Je suis devenu ami au fils Lumumba, par voisinage ; nos chambres étaient voisines  à Okoume Palace. 
Pendant les 2 semaines passées à Libreville, en dépit des conversations journalistiques et communicationnelles , mes  pensées ne cessaient d’aller vers Zeinab,  à Port-Gentil , la ville rebelle. Fallait-il  il y aller ou pas ?

J’ai pas eu le temps de répondre à cette équation que le téléphone sonna dans ma chambre.  C’est  la réception de l’hôtel qui m’annonçait une visite.  En effet,  j’attendais le chauffeur d’une relation afin d’honorer de notre présence à une cérémonie exceptionnelle dans une des night club les plus huppées de la capitale, « la Maringa  » spécialité Salsa. Le  propriétaire s’appelait M Sonnet dit El magnifico.
Ma relation fit la présentation et, au fur à mesure, je dégainais mes cartes de visite tout en espérant un rendez-vous ! Eh oui, l’occasion s’y prêtait aux 3 oirs ! C’est ainsi qu’au courant de la soirée, M Sonnet m’invita à le suivre à son bureau : il opta pour la double page centrale, quelle aubaine ! En revenant vers les invités, le dj commença à distiller un air de l’orchestre Aragon , «El Manisero», quand au même moment  un monsieur d’une stature imposante, s’apprêtant à se lancer sur la piste, fut stoppé par M Sonnet : « je vous présente Son Excellence Eduardo Dombele M’Bala., M Balla Moussa KEITA , enchanté » . Je venais de faire la connaissance de l’ambassadeur d’Angola, qui esquissait déjà quelques pas appris au pays de Fidel Castro où il était aller se former à la révolution. Il  en imposait ! Un brave danseur.
L’élégance et la finesse rivalisaient d’ardeur. Femmes comme hommes étaient tous bien habillés. C’était la célébration de l’amitié et  du bon goût. L’on sentait que la plupart des convives se connaissaient. Au milieu des inconnus, la règle à  suivre c’est la bonne tenue. Ne surtout pas renverser des verres ou danser sur les pieds de quelqu’un. Savoir  placer les bon mots. Avec l’aide de ma relation qui m’y avait convié, et la musique aidant, je suis arrivé à vaincre ma timidité et à me fondre comme un poisson dans l’eau. …Au moment de prendre congé, je vis la silhouette d’un monsieur que je semblais connaître, c’était M Moussavou le responsable de la communication d ‘Elf, qui  me dit qu’il était arrivé de Port-Gentil depuis 4 heures de temps, et qu’il habitait mon hôtel. Nous décidâmes de déjeuner ensemble le lendemain dimanche au buffet de l’hôtel, qui attirait pas mal de familles nanties librevilloises.
Le déjeuner avec M Moussavou, a viré à l’apothéose car il ma signa entre 2 plats, la 2ème de couverture, en plus 2 pages et me demanda de passer le lendemain à la représentation de Elf à Libreville pour me faire payer. Il me conseilla enfin de surseoir mon voyage sur Port-Gentil cette fois-ci. Donc,  point de Zeinab. Hélas. Il y va ainsi de la vie. Ce n’est pas tous les temps qu’on allie  l’utile à l’agréable. 
Quand j’annonçais à mes amies, Mesdames Sanson et Ondo Marjorie, que finalement je ne partais plus à Port-Gentil mais plutôt à Franceville, elles étaient contentes et me dirent : «nous allons bien préparer  ton voyage, l’hôtel de Franceville, Lekonie Palace,  fait partie de notre groupe. En plus,  le dg est ivoirien comme toi, il est très sympathique. On va l’appeler et lui parler de toi ».  

Dans l’attente d’affronter 730 km en 12 heures de train à travers la forêt équatoriale, pour atteindre Franceville, la ville natale du Président Bongo, je continuais mes pérégrination, pour ne pas dire mes explorations, à travers Libreville , pour davantage de contrats, et par ricochet, de relations humaines !
Les soirs, il m’arrivait de dîner, dans des kiosques- restaurants, qu’on pourrait appeler aussi des gargotes tenues par des peulh guinéens,  des endroits très grouillants, des radios trottoir !!! et où on pouvait se régaler, sans bourse délier avec des plats d’omelette, de rognons, poulets, poisson accompagné de frite, riz, haricots verts etc…souvent de café au lait. Je dînais souvent aussi dans un restaurant tenu par un couple de camerounais; M et Mme Nomsi. C’est là que convergeait toute la presse gabonaise; le forum des communicants et journalistes. Le jour où le couple Nomsi décida de signer avec moi, afin de paraître dans le magazine de bord Air Afrique, à ma grande surprise, j’entendis cette question : « M KEITA,  êtes-vous un vrai ivoirien ?

– pourquoi cette question ?

– Parce qu’on vous voit arpenter les rues et les immeubles de Libreville matin et soir, sous la pluie comme sous le soleil. Vous travaillez ! Mais vos compatriotes ici, ne font rien, que suivre les de…

– Oui je suis ivoirien, sauf que chacun est victime de son éducation, ou de son environnement, répondis-je…. »

J’allais connaître une autre surprise le même soir, en sortant du restaurant le Batavea, de chez les Nomsi, je me retrouvais au St Germain Night club, qui se trouvait tout juste en face, tenu par mes amis sénégalais. Vous rappelez-vous des deux frères Amadou et Serigne ? J’y trouvais mon amie journaliste et communicante. Content de la voir, je l’entrainai aussitôt sur la piste sur un rythme langoureux de la Mama national, dont le titre est Elinguiwayo. Après cet intermède, je vois venir vers moi avec un grand sourire, mon ami Serigne, qui me salua, et me dit ceci:

-la fille qui dansait avec toi, n’aime pas les hommes »

– Ah bon ?

– «bien sûr, regarde les filles qui l’entourent…

Sceptique, et surpris, la soirée continua.
Quand je sortis de la boîte, accompagné de Serigne pour prendre mon taxi et rentrer à mon hôtel, nous fûmes accueilli  par un combat de titans: 2 femmes jalouses se battraient pour mon amie journaliste qui décidement était populaire. Une des dames  claqua la portière de la voiture sur les doigts de l’autre…la preuve de ce que Serigne m’avait dit venait d’être faite, mais aussi, je venais d’avoir réponse à mon questionnement de chez M Plou quand mon amie faisait tout pour éloigner toutes les filles qui s’approchaient de moi.  Je venais de comprendre qu’au lieu d’une courtisane que j’imaginais, j’avais en face de moi  une concurrente !

En route pour Franceville

Et l’aventure se poursuivait ! Me voici à Owendo, le port minéralier, qui est aussi la gare du train situé en banlieue librevilloise, pour emprunter le Transgabonais, en direction de Franceville. 
Le Transgabonais est le chemin de fer du Gabon, mis en service en 1978, et se déroulant ele long du fleuve Ogoué, le plus grand et le plus remarquable des fleuves du Gabon. C’est un fleuve qui été longtemps utilisé pour le transport des produits vers la capitale. Il abrite des espèces telles que le mandril, un primate apparenté au babouin….
La réalisation du Transgabonais n’était pas gagnée d’avance. Le projet avait été qualifié de pharaonique et de très coûteux, voire inutile par  la Banque Mondiale, qui en refusa  le financement en 1970. Il a fallu la détermination d’un homme, le président Omar Bongo, qui, très agacé du refus des partenaires financiers, avait déclaré avec ce courage qui caractérisait nos chefs d’Etat d’alors: «le Transgabonais se fera, et s’il faut  pactiser avec le diable, nous le ferons». La chance lui souria quand, à la faveur du choc pétrolier de  1973, son pays engrangea des revenus. Le 30 décembre 1973, le Président Bongo posa la première traverse en présence de M Valery Giscard d’Estaing. Tout un symbole.
Ainsi,  l’Etat gabonais à travers l’OCTRA ( l’Office du Chemin de fer Transgabonais) exploitait ce qu’on appelait alors  le «ciment social du Gabon», une tige métallique qui traversait 5 provinces. Hélas, aujourd’hui privatisé et exploité par la SETRAG, le Transgabonais siffle-t-il toujours pour le Gabon et l’Afrique…?

La traversée du pays à travers la luxuriante forêt prit 12h de temps. Nous passâmes par 23 gares  dont 6 escales (N’Djolé, Lopé, Booué, Ivindo, Lastourville, Moanda ). Parti à 7h30 du matin, nous arrivâmes  à 19h30.    J’avais pris la précaution de faire ma provision en nourriture et en eau car j’avais en mémoire un mauvais souvenir.  En 1983, j’avais emprunté le train « Express » de Pointe-Noire à Brazzaville, sur 514 km et 7h de temps. Sauf que ce jour-là, le train ayant connu une panne, les passagers pensaient se restaurer à la prochaine gare. Manque de pot, on a été accueilli par des paniers et des chapeaux en lianes mais rien à manger, même pas un fruit. Vous imaginez la colère des passagers. Les villageois ont dû fuir devant la furie et les combats des passagers.

L’Odyssée fût belle en découverte en matière de faune  comme de flore. Un paradis pour les yeux. Comme animaux : chimpanzés, hippopotame, gorilles, lamantin, pangolin, perroquet, serpents boa et les éléphants de forêt, des seigneurs inoffensifs qui provoquaient de temps en temps des déraillements. 
Comme plantes : Okoumé , manguier, bananiers palétuviers, ébène etc… Quelle biodiversité ! Propice au tourisme, sauf qu’au jour d’aujourd’hui, il n’y a plus de trajet par  jour. Les voyages se font maintenant de nuit. Quel manque à gagner pour le tourisme gabonais. Comment donc nos amis qui ont conçu le plan Gabon Emergent et, dedans, la section Gabon Vert, n’y ont pas pensé?
La locomotive, avec une vingtaine de wagons, roulait à 80km/h. A Lopé, nous sommes passé devant le mont Brazza. Pendant tout le trajet, il y avait de l’eau partout, source de vie, qui me renvoyait pourtant au paradoxe africain: pourquoi n’avons nous pas de l’eau courante partout ! Notre wagon première classe était confortable. J’avais pour compagne, une mulâtre, qui était en plus ma compatriote ivoirienne de par sa mère. Elle m’a laissé à Booué où elle était descendue pour passer les vacances avec son père, un français, qui était un exploitant forestier. Son père, un gentil monsieur,  m’a invité à descendre boire un pot avec eux avant que le chef de gare avec son sifflet ne donne le départ. Il me proposa même avec l’aval de sa fille de passer quelques jours avec eux…. sentant déjà la fatigue, je n’envisageais pas emprunter le train pour le retour.

En hommage à Miss Franceville


Je suis arrivé à Franceville et, précisément, à l’Ekoni Palace hotel, étreinté, les yeux rouges de sommeil. Aussitôt à la réception, on me tendit une enveloppe. C’est mon compatriote et dg de l’hôtel qui m’invitait à aller assister à une élection de la miss locale  dans une boîte de nuit francevilloise. Donc, à coeur ambianceur, point de repos. Il fallait monter dans  ma chambre, prendre une douche réparatrice, redescendre,  mettre quelque chose sous la dent et attendre M Traore Mamadou, le directeur général. Il avait été informé de mon arrivée par mes amies de l’hôtel Okoume. M Traore était très affable, souriant et disponible, certes timide, mais se familiarisant vite. Pris par le temps, dès qu’il vint, il m’a tout de suite conduit vers les lieux. Il était membre du jury pour la soirée Miss.

Une fois dans la salle, il me présenta à tout le monde, tout en appuyant sur le fait que je travaillais pour la multinationale Air Afrique. Et on m’installa sur la première rangée, près de l’estrade, une place de choix pour un étranger ! Avant de m’asseoir, j’ai pris le temps d’avoir une photographie rapide de la salle. Il  y avait du beau monde certes mais un couple italien  m’a tout de suite  tapé à l’oeil.

La salle était comble, et la compétition démarra avec 15 jeunes filles gabonaises : il était prévu 3 passages; en tenue de ville, en maillot de bain, enfin en tenue traditionnelle. Au moment où les clameurs montaient et alors que la salle était chauffée à blanc, l’italienne qui était assise derrière moi avec son compagnon, se leva pour aller vers le bar. A son retour, je la pris par la main et l’aida à descendre les escaliers qui permettaient d’accéder au bar sans savoir que ce geste allait avoir une conséquence….
L’ambiance était à son comble, arrosée avec le titre choc de Angèle Assele; « Associé ». La salle exulta pendant le passage en bikini, maillots de bain, tenue de vérité dirait l’autre. J’avais déjà fait mon choix, c’est le n° 6. Elle était grande avec 1m70, hein couleur d’ébène,  gracieuse et proportionnée. Elle avait du charme.
Pendant que le jury délibérait, j’ai dû me lever pour aller vers le bar quand nez à nez, je tombai sur le n° 6. J’ai eu tout le temps de lui souffler ceci : « Miss ou pas Miss, tu es ma miss à moi».  En réponse, je reçu un beau sourire et retournai à ma place.
Le moment était fatidique, solennel. Le président du jury était déjà sur le podium pour annoncer le résultat. On attendait le dj pour arrêter la voix de San Fan Thomas, avec son  fétiche  African tipi collection, qui faisait déjà bouger l’assistance.  
Un tonnerre d’applaudissements envahit la salle quand au micro, le n° 6 résonna en écho ! J’étais heureux de savoir que mon pronostic état le bon !
Quand la salle se leva pour ovationner, je senti dans mon dos, une silhouette, c’était l’italien. Avec le sourire, il me remercia d’avoir aidé tout à l’heure sa compagne à descendre les marches, en ajoutant:

– Vous n’êtes pas d’ici ? Parce que cela fait  une semaine que nous sommes ici, et c’est la première fois qu’on vous voit.

– en effet, je suis arrivé il y a 3 h de temps.

Sans vraiment terminer la conversation, je n’avançais vers l’élue de la soirée pour la féliciter. Au même moment, M Traoré s’avança et me dit que la soirée allait se poursuivre dans une autre boîte de nuit. Et la miss accepta ma proposition de venir avec nous. Quelle  audace ! En moins de 4h de temps, j’étais dans une ville, au bras de la miss à peine élue et, forcément, objet de jalousies.
Constatant que ma position était inconfortable, avec les regards qui fusaient de partout, j’ai demandé au chauffeur de M Traore, qui était déjà parti, de me ramener à mon hôtel, en laissant la miss avec ses amis. La visite me fit rendue  le lendemain par la miss à 11h. Nous devrions déjeuner au buffet qu’organisait l’hôtel tous les samedis et dimanches.


Arrivés au restaurant à 13h, toutes les tables étaient occupées. Ce qui focalisa encore tous les regards, mais  pas hostiles cette fois-ci. Un couple nous céda sa table car il devait partir. Le repas fût convivial avec mon compatriote qui m’appréciait déjà. Nous étions amis et complices. Il me facilita mon séjour. Quand je me  levai pour accompagner Elisa, la miss, le couple italien s’approcha et me proposa un café. L’homme s’appelait Orfeo Galesso  et la dame Carla Novemta, ancienne mannequin. Ils étaient à Franceville pour décorer les villas de « M le Président de la république Gabonaise », comme le précisèrent-ils. Orfeo était un architecte en intérieur. Nous étions devenus ami.
Ma mission s’est bien passée dans Franceville et ses environs. 
Franceville, fondée en 1880 par l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza,  3ème ville la plus grande du Gabon,  est aussi la capitale du Haut-Ogooué, ville natale du père Bongo, elle s’appelait avant Masuku.. c’est une ville de  60 à 70 000 habitants. Elle est arrosé par le fleuve Haut-Ogooué, et la rivière Mpassa. Aujourd’hui ville moderne avez ses nombreux édifices dont l’USTM (Université des Science Techniques de Masuku ), le CIRMF ( Centre International de Recherche Médicale de Franceville.  Elle est à environ 100km de la République du Congo.  Moanda est la ville minière, d’uranium et manganèse, à  41 km de Franceville, d’où je suis allé voir les sites touristiques tel que: 

– les chuttes de la Djoumou : 2100 m pour y accéder, avec pistes en pleine forêt, endroits magnifique.
– Le pont de liane de Poubara: utilisé par les populations locales pour traverser les rapides du fleuve Ogooué. Sensations fortes.
– Le lac Kabag : lac aux crocodiles sur les plateaux Bateke .
Il ya aussi d’autres sites que j’ai pu visiter.
Pendant mon séjour, nous sortions les soirs pour aller diner dans les différents restaurants : Santana de, M’vengue Omar Bongo Ondimba international Airport, le Moanda, Adjimaloum.etc


Après avoir profité de la beauté de Franceville et de ses alentours, me voici  à l’aéroport international de M’vengue Elhadj Omar Bongo, situé à une vingtaine de km de Franceville. C’est un aéroport desservi par les vols réguliers. Il fut inauguré le 14 août 1972, le premier avion à atterrir était un DC8 de la compagnie Air Afrique, avec à son bord, le 2ème président du Gabon: SE Omar Bongo Ondimba.
On se croirait dans un parc, une immense bâtisse posée au milieu d’une forêt luxuriante, tout autour, quelques bars et  restaurants  pour ne pas dire maquis, en plein air, se trouvant sous des arbres ombrageux. Quelle beauté! Modernisme et traditions. 
A la vérité, au moment de quitter cette contrée des peuples Obambas et Batékés, je ne peux m’empêcher, de faire quelques parallèles avec la ville de Yamoussokro, ville natale du premier président de la Côte d’ivoire. Oui je viens de vivre, une fois de plus, cette rivalité positive entre l’ivoirien et le gabonais ; le fils qui voulait ressembler au père. Félix Houphouët-Boigny et Omar Bongo. Ériger leurs villages en ville, par des travaux pharaoniques, sans oublier de mettre en avant le tourisme, symbolisé par l’hôtel intercontinental le Président à Yamoussokro et l’Ekonie palace Intercontinental à Franceville….
Pour avoir annoncé que notre avion était en retard, nous ne décollâmes qu’à 18h, pour un vol qui était prévu pour 15h, l’Afrique, mon Afrique …
Après quelques frayeurs dûes aux trous d’air au dessus de la forêt Équatoriale, l’atterrissage se passa dans de bonnes conditions à l’aéroport Leon Mba. 
De retour à Libreville, dans ma chambre, au moment de m’endormir, malgré la fatigue, je revoyais, comme un film, mon séjour francevillois : Elisa la miss, Orfeo et Carla le couple italien, mon frère Traoré le dg et son personnel…je venais encore de connaître des personnes remarquables! Les hommes, la meilleure des richesses, détenteurs des 3 oirs: Savoir, pouvoir, Avoir…Je m’endormis paisiblement. 
Au réveil, j’eu droit à un accueil chaleureux de mes amies les réceptionnistes, même scène quelques minutes après, avec le service Commercial et Marketing. J’étais en terrain conquis.

Dans l’antichambre de la présidence

Je me rendis à la présidence où Mme Gondjout avait obtenu un rendez-vous pour moi, pour rencontrer le président Bongo !!! On me fit installer dans la salle d’attente de la Présidence gabonaise, tout en prenant le soin de me demander ce que je souhaitais boire. – un café svp, – je vous en prie Mr, me dit le majordome, habillé dans une redingote. 
Le Palais du bord de mer est la résidence officielle du président gabonais édifié en 1977 par le président Bongo Ondimba. Il est l’œuvre de l’homme qui a fait l’architecture de la Basilique de Yamoussokro, l’architecte ivoirien Pierre Fakhoury.
L’attente commençait à être longue et le froid avait eu raison de moi, tellement la salle eétait hyper climatisée. La 2ème tasse de café ne me réchauffait en rien, et cela faisait 3 heures d’horloge que je me trouvais dans cette salle immense, dont la moquette avalait mes chaussures, et les fauteuils en cuir bien ciré, dans lequel on pouvait se mirer.
Perdu dans ma description de la Salle d’attente, la porte s’ouvrit, et un Monsieur d’une élégance sobre mais recherchée, entra et se présenta à moi:

– Mr Chester Kruker.

A peine la présentation terminée, Mme Gondjout est rentrée et m’a demandé de la suivre. Au niveau de son bureau, elle me dit avec une voix posée et avec regret : «Mr KEITA, je suis vraiment désolée, le Président ne peux vous recevoir aujourd’hui. Il doit impérativement recevoir Mr Chester Kruker, le Sous Secrétaire d’Etat français adjoint pour les affaires africaines. Il survolait le Gabon, pour Luanda, quand le président lui a demandé d’atterrir avant de continuer.. ».
La douche froide ! Rendez-vous manqué pour des raisons de calendrier international. Je viens une fois de plus d’être témoin de l’histoire.  Une histoire  d’Afrique. Le  torchon brûlait encore entre les 3 frères ennemis, Edouardo Dos Santos du MPLA, Jonas Savimbi de L’UNITA et Holden Roberto de FNLA, qui finit par se retirer….Le Gabon de par sa positio, et à  travers le leadership de son président, était une pièce maitresse pour le règlement du conflit qui a fait couler du sang et des larmes…
Déçu pour n’avoir pas pu voir le père Bongo, je suis allé me consoler auprès d’une consœur, de la RTG2, Mme Blandine Gnambault, journaliste présentatrice, l’alter ego de mon amie et journaliste rencontrée lors de mon arrivée. Elle m’avait invité boire un pot et n’a fait visiter les locaux de la radio… Ainsi, je venais de clore ma mission, par un des temples de la presse et de la communication du Gabon.

Je ne me suis rendu compte de la fin du match, du combat, appelé ça comme vous voulez, selon le sport que vous préférez, que dans l’avion qui me ramenait en Abidjan. Pour moi toute mission que je menais était un match, ou un combat, où il n’y a jamais de vaincus. Tout le monde y gagne, car, il s’agit des hommes, entre les Hommes ; le donner et le revoir, l’échange.
Ainsi, du dîner où je rencontrais mon amie journaliste aux différents événements de Franceville, en passant par les invitations et prospection de Libreville, je me considérais toujours comme un footballeur sur un terrain, ou un boxeur sur un ring une fois que je suis avec les hommes. Sauf que dans ce face à face, c’est l’ aventure humaine qui y gagne. Car en amont comme en aval, il y a l’homme: à lui notre premier bain, à  lui notre dernier bain sur terre. … Aussi retenez qu’aucune rencontre n’est fortuite, elle a une incidence sur notre vie. A méditer, en souvenir de Zeinab que je ne désespérais pas de revoir.

2 Commentaires

  1. Après avoir lu « voyage au Gabon avec la peur d’être refoulé à l’aéroport », je viens de replonger avec plaisir dans ce récit qui décrit mon cher pays à une époque que je n’ai pas connue et où l’avenir semblait encore si prometteur… J’attends les retrouvailles avec Zeinab avec impatience !

  2. J’ai lu et relu les 2 chroniques sur le Gabon, tant elles m’ont captivée. Dans un style simple et limpide, vous faites une description des faits telle que, pour celui qui connait le Gabon, il est aisé de s’y retrouver ; tandis que la curiosité du novice le poussera à chercher à découvrir ce beau pays don’t vous décrivez les merveilles.
    Le Gabon est mon pays d’adoption, il m’a tant et tout donné. Au fil de la lecture, je me suis retrouvée plongée dans des souvenirs aux rélents nostalgiques. L’évocation des noms de personnes, de personalités et des lieux me renvoient aux souvenirs d’un passé à la fois récent et lointain. Ces chroniques sont un rappel de mémoire et une invite à la découverte de l’hospitalité et des merveilles que renferme le Gabon.
    J’ai également lu « Voyage au pays des Sarakolés » ainsi que « L’Italie, ses charmes et ses similitudes avec l’Afrique », récits tout aussi captivants. J’ai le privilège de connaitre le Mali et l’Italie, je me suis retrouvée dans ces récits comme un « poisson dans l’eau ». Bravo.
    Je suis curieuse et impatiente de connaître la suite de la rencontre avec Zeinab dans les rues de New-York, 26 ans après, mais avant cela, je souhaiterais lire le récit de votre première rencontre à Port-Gentil.

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