Je viens de faire Nouakchott à Dakar au volant de ma vieille gimbarde . J’ai payé 11 mille ouguiyas (1 euro= 340 ouguiyas) pour différentes taxes à Rosso Mauritanie dont 5 000 pour la commune. etc.

J’ai aussi payé une assurance internationale,  la république islamique n’étant plus membre de la CEDEAO.  J’ai remarqué une blouse blanche quelque part pour, me dit-on, contrôler la température des passagers.  Sous un soleil de 40 degrés et compte tenu du degrès d’harcélement sans précédent de la part des douaniers, policiers et employés municipaux, on attrape vite l’Ebola.   Heureusement que tout était Ok.  Grande ambiance quand je vis un libérien solide et bien sur jambes. L’évocation de son nom manque de faire avaler sa cuillère à une petite mémé qui serre fort son bambin contre elle.

On  prend le bac à l’africaine, c’est à dire au coude et au plus fort.  A quelques deux mètres de la rive Sénégalaise, stop machines.  Oui mesdames et messieurs, il va bien franchir les quelques mètres qui restent en pataugeant dans l’eau et la boue. Crèmes et maquillages fondent dans l’eau boueuse et trouble du fleuve Sénégal.

L’on est accueilli côté sénégalais par la même détermination des policiers à prendre papiers, autorisations et carnets de vaccination.  Autant de papiers devenus des titres négociables pour les centaines de passagers qui bravent les barrières pour emprunter le bac dans les deux sens. J’ai payé quelque 2 400 FCFA pour les besoins de la taxe communale de Rosso Sénégal, une ville qui dort du sommeil des justes depuis que je l’ai vu la première fois au milieu des années 70.     Ouf, j’ai passé finalement. Il était temps.

En tout, deux heures de conciliabules, de négociations, de bousculades et de frottements pour passer cette frontière.       A quand une étude sur le calvaire subi par les usagers?

Il est temps que la Mauritanie et le Sénégal se disent la vérité en face: que voulons-nous? Construire un pont ou ériger une nouvelle porte de Brandebourg?   Le mur de Berlin est tombé en 1989. L’année même où les violences ethniques à Dakar et à Nouakchott ont abouti aux dramatiques évenements de 1989 supportés en grande partie par les paisibles habitants des deux rives.  Depuis cette date, la logique de la barricade est mise en place.   Il semble qu’à l’heure où l’Union Européenne abaisse les barrières, nous en érigeons chez nous.  Et c’est triste.

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