Balla Moussa Keita. (Photo Vincent Fournier).

Les chroniques du Prince Mandingue

Voir Venise et mourir ! Tel est le titre d’un film. Capitale de la Vénétie, elle occupe plus de 100 petites îles dans un lagon de la mer adriatique. Une ville sans routes.  Rien que des canaux et de l’eau qui coulait sous les ponts comme nos amours, comme ces pensées secrètes sur le passage d’une personne qui nous a plus et qu’on ne retrouverait plus dans la course des saisons.


Venise et son grand grand canal bordé de palais gothiques exaltant cette période de la  renaissance qui a marqué la fin du Moyen-Age et l’explosion de l’art, de la pensée libre, de l’innovation et de l’inventivité, qui donneront la révolution industrielle. Les canaux de Venise sont reliés par 435 ponts. Au centre la place San Marco, l’on tombe sur la Basilique Saint-Marc. Pour son emploi exclusif, ainsi que pour son architecture et son patrimoine culturel, elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. 


En arrivant à Venise, l’on descend un pont appelé à l’époque, «Pont littoral », aujourd’hui «Pont de la liberté», pour tomber sur une place appelé Piazale Roma, esplanade où garent les véhicules. C’est le nœud routier de la terre ferme à la ville historique de Venise. Une fois descendus de la voiture, nous commençâmes notre marche, rencontrant beaucoup d’africains, généralement sénégalais, vendant des objets d’art, des pacotilles sur les étals, et souvent à la sauvette… braves gens qui consacrent leur vie à envoyer de l’argent au pays par western union pour acheter le sac de riz mensuel, financer la représentation sociale des familles dans les baptêmes, mariages ou construire des bâtiments où ils ne dormiront jamais. 

Après quelques mètres de marche, nous voilà en face d’un gondolier (conducteur de gondole). La gondole est une barque de couleur noire à une rame utilisée jadis dans la ville de Venise. Constituée de 280 morceaux de bois de 8 essences différentes, et de deux pièces métalliques, elle mesure 10, 8 m de long, et 1,38 m de large pour un poids de 600 kg. A peine montés dans une gondole, nous voici en face d’une grande et sublime place, appelée Piazza San Marco ( du nom de l’évangéliste, protecteur chrétien de Venise, St Marc ) située au bord du grand canal, qui constitue le cœur de la ville de Venise : on y trouve la Basilique Saint-Marc, le campanile de St Marc, et le palais des doges.

Les arcades de cette place abritent des cafés et des boutiques de tourisme, dont le célèbre café Florian de 1720, avec son orchestre symphonique en terrasse. Je fus fasciné par cette place au vu du spectacle qui s’y déroulait ; des pigeons partout, battant des ailes, picolant, des touristes dans tous les sens, des photographes en action, avec des crépitements de flash et surtout des couples, dans des tenues de mariés…médusé devant ce spectacle, j’apprendrai en quelques minutes, que cette belle place, était le lieux fréquenté par toutes les grandes agences de la mode, des journalistes, photographes de People et de mannequins.

En effet toutes ces personnes en tenue de mariage, n’étaient pas tous des vrais mariés, mais faisaient la publicité des nouvelles tendances des robes, des modes à venir. Pour informations, tous les grands magazines de mode ont forcément des photos prises à Piazza San Marco et le célébrissime hôtel Danieli.. Hôte Danieli, 5 étoiles, l’hôtel mythique qui abrita les amours de George Sand ( de son vrai nom Amandine Aurore Lucile, romancière dramaturge, journaliste française née à Paris le 1er 1804… ) et d’Alfred de Musset ( écrivain français de la période romantique ne le 11 décembre 1810 à Paris…) dans la, chambre n°10 , a vu défiler bien des célébrités.

Avec ses 233 chambres, cet hôtel est le synonyme du luxe et de la splendeur de Venise. En traversant le spectacle féerique de la place St Marc, nous nous retrouvons dans le hall de l’hôtel Danieli où mon ami Orfeo m’invita à prendre un pot. Mais quelle ne fut ma surprise de retrouver dans ce hall Carla Novemta, la compagne d’Orfeo, celle par qui ce périple inoubliable m’arrive ! J’étais tout simplement heureux de la revoir, elle nous avait précédé, parce qu’en temps qu’ancienne mannequin, et maintenant directrice d’agence, elle devait assister à des défilés de modes, et a des représentations de nouvelles collections.

A peine avons-nous échangé des accolades, qu’elle me tendit une toute petite enveloppe, avec inscrit dessus 221 dans laquelle se trouvait une carte à puce. – voici , c’est pour toi, je vais t’offrir une nuit dans cet hôtel, profites- en !

Interloqué, je ne savais que dire, elle enchaîna aussitôt, allons visiter ta chambre . Ensemble, Orfeo, elle et moi, suivions la dame qui était chargée de nous y conduire…Quel luxe ! Un lit monté sur un baldaquin, un petit salon, machine à expresso, télévision, film à la carte coffre fort, chaussons. Le tout sur une épaisse moquette de couleur rouge luxuriante. La salle de bain avec douche /baignoire, peignoir blanc, serviettes…ma chambre comportait deux grandes fenêtres fenêtres : une donnant sur la place San Marco, et l’autre m’offrait les spectacle des gondoles…Oui j’ai dormi, que dis-je, j’ai veillé à l’hôtel Danieli ; car je ne puis vous le dire, combien de fois je me suis levé de mon lit pour m’asseoir sur le bureau, me mettre a la fenêtre, manipuler la télévision, faire un café, descendre admirer le hall, monter sur le toit…etc. oui une nuit gravée à jamais dans ma mémoire.

Il m’arrive souvent de me dire : Que les 5 sens de l’homme sont ingrats,; combien de beaux lieu, de plats succulents, de bonnes odeurs, qu’ on n’ a pas vu, goûté, senti ?… Mais chaque fois les yeux, le nez la bouche la peau donnent toujours l’impression d’une première fois… Si tous ces sens parlaient….je pense que Dieu a eu raison de les rendre muets, c’est mieux ainsi… Après une superbe nuit au Danieli, j’ai visité le Pont des soupirs, la Basilique St Marc, le palais des doges , le pont de Rialto… Voir Venise, et mourir !!! Je l’ai revu 3 fois.

Permettez-moi  de  vous parler pont des soupirs, l’un des nombreux ponts de Venise et l’un des lieux touristiques les plus célèbres de la ville. Le nom suggère le soupir exprimé par les prisonniers qui passent dessus pour être présentés aux juges, lors de leur dernier regard porté sur Venise, donc la dernière image de la liberté pour ceux qui allaient finir leurs jours en prison. Nous voici installés à l’hôtel Piccolo, à Montechio , une commune de la province de Terni dans la région Ombrie; un mélange de charme et de modernité ! Ici, nous passerons 3 jours, en faisant des va –et- vient entre les studios d’architectes  et les représentants de nouvelles collections dans la mode féminine. Ce qui me permit souvent d’être assis à la première rangée, près de Carla Novemta, pour mieux apprécier et admirer les belles mannequins italiennes ! Curieusement, c’est un détail dans une conversation entre professionnels de la mode qui l’emportera sur les sublimes beautés qui défilaient ; c’est d’apprendre que les rayures verticales sur un tissu  affinent et que les rayures horizontales donnent du volume, soit à  la silhouette  ou tout simplement au postérieur de la femme. C’était la leçon !

Avant cette journée, pour moi, rayures verticales ou horizontales n’étaient que décoration. Saturés de défilés,de cocktails, de nuits souvent très longues, nous quittons Montechio pour Vérone ,une vieille ville médiévale . Elle a servi de cadre à la tragédie  » Roméo et Juliette  » de William Shakespeare parue en 1597. La  cité devient la ville romantique la plus célèbre au monde, baptisée la < ville des amants de Verone >.

Dans cette ville, il est prévu des visites touristiques et shopping. Arrivés un peu avant midi dans ce coin  du nord de l’Italie, et après une bonne partie de pizzas dans l’un des meilleurs restaurants de la place, « Tigli. »,  Il y a quelque chose qui est propre à tous les restaurants et qui me fascine toujours, c’est que, le plat est tellement fourni, que vous avez l’impression ne pas le finir. Non seulement vous le finissez, mais aussi vous digèrez facilement. L’Italie est le  pays de l’Europe où on mange le mieux  à ma connaissance ! Une fois le repas clôturé par un Cappucho ( diminutif de cappuchino), nous nous retrouvons sous le balcon de Juliette !


Roméo et Juliette 

Nos pas guidés par le destin nous conduisirent vers l’un des couples les plus célèbres au monde, après celui, bien entendu, de Adam et Eve ou encore, au Maghreb, et précisément au Maroc, l’histoire de Quaïs, bédoin et poète à ses heures perdues, amoureux de l’inaccessible Leila.   Toutes les civilisations célèbrent en fait l’amour …impossible.  Le désir fleurit, la possession flétrit, écrit Marcel Proust.  Seul le printemps est digne de senteurs, l’été marque la fin de l’enchantement.

La  tragédie écrite par William Shakespeare  raconte l’histoire de deux jeunes gens, Romeo Montaigu et Juliette Capullet, qui s’aiment malgré la haine que se vouent leurs familles et connaissent un destin funeste…. l’amour quand tu nous tiens !
Pour accéder à la maison de Juliette, on passe par un petit passage plein de graffitis ( des mots d’amour ), et une fois dans la petite cour, on tombe sur la statue de Juliette. Dans la maison, un lit, des chaises, tables, les tenues de Romeo et Juliette.


L’Arena de Verone 


L’ARENA est un monument impressionnant, superbe et resté intact, situé en plein centre de la ville. Il est bien entretenu, reçoit pendant l’été l’organisation des spectacles et opéras..  C’est  lieu magnifique avec une vue imprenable sur Verone ! Une fois sortis de là, nous voilà sur la grande place appelé Piazza Dei Signori ou Piazza Dante, bordée d’édifices monumentaux, liés entre eux par des galeries d’arcades. Créée au moyen âge, elle assume depuis le rôle de centre politique et administratif de la cité. Dans les galeries dont les boutiques sont bien achalandées, il y a le choix pour toutes sortes d’articles, et pour tous genres. De vitrine en vitrine, j’ai été attiré par une boutique dont l’exposition et la décoration donnaient envie de s’y introduire afin d’admirer de près les costumes, cravates, pantalons et accessoires qui mettaient plein la vue, l’élégance à l’italienne ! Aussitôt que je suis entré dans cette boutique, suivi d’Orfeo et de Carla,  j’ai été accueilli par une vendeuse:  » Ciao cosa faccio per te  » me dit-elle. Et Orfeo répondit, et me traduit  » bonjour que puis-je faire vous ?  » . Bonjour madame répondis- je.
Orfeo me conseilla d’essayer un pantalon sans plis, c’est ce qui était à la mode, et je lui répondis que je ne faisais jamais mes choix vestimentaires en fonction de la mode mais plutôt en fonction de ce qui était bien porté par mon corps… voyant qu’il insistait, je lui dit OK. Et la vendeuse me demanda ma taille. 
– 36 lui dis-je, 
– non c’est pas possible, 36 c’est la taille mannequin, ça ne peut pas vous rentrer, me répondit-elle
– Madame, ma taille c’est 36.
Sceptique, elle m’apporta un pantalon sans plis, taille 36, et me fit entrer dans une salle d’essayage et tira le rideau sur moi.
Les yeux grands ouverts, stupéfaite la vendeuse me regardait et finit par réagir en s’exclamant « c’est pas possible » ! Oui, je venais d’enfiler le pantalon taille 36 sans problème. Elle me dit de ne pas bouger et d’attendre. Elle propagea la nouvelle à tous ses collègues des 2 étages d’en haut et du rez de chaussée et du sous sol.,C’était l’émeute, un africain a porté un pantalon taille 36. Les filles affluaient de tous les côtés de la boutique, ainsi que les clients qui s’y trouvaient…. Quelle folie ?!!!


La stupéfaction a changé de camp, car finalement, c’est moi qui ne comprenait plus. Comment se fait t-il que pour avoir essayé un pantalon qui vous va, vous devenez objet de spectacle ? Les filles ne voulaient plus que j’enlève ce pantalon, ça bougeait dans tous les sens dans la boutique …. et Orfeo jouait au traducteur heureux: « les gens sont surpris de voir que tu portes le numéro 36 d’une façon…”
Ce qui était sous entendu et qu’Orfeo ne voulait pas rajouter, c’était “un africain….”
Face à cette euphorie qui envahissait  la boutique, je m’appliquais à leur dire que tous les africains étaient des mannequins et que je n’étais qu’un  modeste  » échantillon  » de la savane.
Rire général, curiosité. En bon ivoirien, je gardais mon calme, me demandant dans mon for intérieur : les blancs là, ils ont quel problème même ?
L’homme a porté son pantalon ça lui va., et après, tu veux palabres ?…


A chaque peuple sa culture, pour ne pas dire que chacun est «victime»de ses ancêtres comme on le dit chez moi. Comme quoi, ce qui peut paraître chez les uns dérisoire est d’importance capitale chez les autres. Ce que vous détestez est aimé par l’autre. La personne que vous haïssez est vénérée par quelqu’un d’autre. Face à cette ambiguïté de la vie, comment se comporter? 

A mon avis c’est là où il faut faire preuve de sagesse dans la vie afin de ne pas heurter la sensibilite des uns et des autres. Mais comment ? C’est en cela qu’il est important d’adopter le comportement du caméléon selon le sage Amadou Hampate Bâ.


Le soir venu, et comme convenu, nous fûmes rejoints par les vendeuses de la boutique Carmini. Vénitiennes qu’elles étaient toutes, la beauté, l’élégance, et la classe étaient au rendez-vous. Contarina la blonde, celle par qui le  » scandale  » est arrivé, était drapée dans une robe rose rouge, sur laquelle était épinglée un médaillon noir en papillon, avec un pantalon flanelle blanc. Elle était en plus aguicheuse mais loin d’être une femme de petite vertu. C’est elle, Contarina, qui me salua la première et me présenta à moi et a mes amis, les autres filles. A la terrasse du restaurant Osteria dei Signori, j’étais assis entre mes deux amis, et en face à face avec Contarina, elle avait tout de suite pris les choses en main, avec finesse, une manière de dire à ses collègues, que c’est grâce à elle que cette soirée a été possible. Installés à 8 sur cette belle place, l’osmose des effluves des parfums qui se dégageait, rivalisait de senteur, quand on connaît le souci de coquetterie de ces dames !

 La conversation s’engagea et mes amis me servirent d’interprète ( et j’ai pensé à mon père qui parlait italien…) , je me laissais guider pour mes commandes quand le garçon nous présenta la carte du menu, écrit en italien. Concentré sur mon plat de Linguine ( une sorte de pâte, dont seuls les italiens ont le secret ) que je dégustais avec délectation, j’apprends par Carla que les filles auraient souhaité que nous passions la nuit à Vérone mais que Orfeo ne voulait pas , parce que nous devions quitter impérativement Vérone pour Vicenza. Et à Orfeo de me confirmer qu’il avait accepté l’invitation au restaurant parce que les filles ont insisté, en l’occurrence Contarina.

 Cet incident anodin  a créé un malentendu dans le  couple de mes mais.  Cela m’avait  mis mal à l’aise, un malentendu préjudiciable à l’ambiance générale. Carla ne comprenait pas pourquoi son mari refusait tout ce que les filles me proposaient et elle était furieuse…..les hommes, allez-y comprendre quelque chose. 
Dans cette atmosphère pesante, les filles réussirent à me faire visiter une deuxième fois l’ Arena di Verona, cette fois-ci, de nuit; il était encore plus magnifique cet amphithéâtre avec ses 32 m de hauteur, il est le 3 éme romain, après l’amphithéâtre Flavien ( colisee) de Rome, et l’amphithéâtre de Capoue. Il est le mieux conservé. C’est après la visite de ce lieu sublissime et inoubliable que devait prendre fin ce séjour de Vérone … triste fin, car Contarina était contrariée…. elle me tendit un petit boîtier. Dedans, il y avait des boutons de manchettes, un cadeau en souvenir de notre brève rencontre……ce fut l’adieu….une symphonie inachevée, hélas. 


Dans la voiture pour Vicenza, le silence était lourd; Carla en voulait à son compagnon, qui, lui, cherchait ma clémence en se justifiant….
Que c’est complexe les relations humaines ! Et sans les hommes, pas de savoir, d’avoir, ni de pouvoir. Il y a souvent des situations qu’on ne s’explique pas, mais le plus important en toute chose c’est la leçon qu’on en tire, qu’on appelle expérience. En poussant ma réflexion sur ce que je venais de vivre en une journée pour une histoire de taille 36, je ne pus m’empêcher de m’arrêter un instant sur la réaction, ou les réactions qu’ont put avoir ces clients et vendeurs : apprécier, valoriser, reconnaître l’autre. Quelle culture ! Quelle société !
Pourquoi donc , notre société d’aujourd’hui est avare en compliments? Qu’est ce qui nous bloque ? Pourquoi cette carence ? Est-ce l’intrusion du smartphone devenu notre premier compagnon, notre confident et qui nous renvoie nous mêmes dans de vaines selfies, statut, et une explosion de narcissisme jamais égalée ?
Les relations de nos jours, dans tous les sens sont faussés par égoïsme, haine et jalousie…. Nous avons de la peine à apprécier, à valoriser, rehausser, reconnaître l’autre; Commbien d’ époux se font des compliments passés l’instant euphorique de la rencontre et des fiançailles ? Combien de frères s’apprécient ? Combien d’amitiés sont sincères ? En quoi il serait mauvais de dire à  sa femme qu’elle est bien habillée, de dire à  ton fils ou à celui de ton voisin ou de ta soeur qu’il est beau, de dire à un frère, un ami, ou a un voisin qu’on l’aime, ou que son fils est intelligent ?

Malheureusement nos rapports sont devenus toxiques ; nous sommes maîtres dans l’invective, les reproches, la méchanceté gratuite, la haine et la jalousie. On aime pas l’autre parce que son enfant est beau ou intelligent, parce qu’il a une voiture, une maison.. Dans nos familles,  nous ne savons même pas dire à notre propre enfant, notre épouse, notre mère, notre frère, «je T’AIME ». Certes dans les sociétés pudiques sahéliennes, cette expression peut paraître grossière, elle l’est par exemple chez les peuls où cela traduit une marque de faiblesse pour l’homme appelé à être « stoïque » et impénétrable à la joie comme à la peine.  Chez les maures, c’est encore pire, la femme ne doit pas témoigner de sa trop grande affection à son bébé ou même le prendre devant sa belle mère.  Dans Kounta Kinté de Alex Haley, l’esclave Toby qui venait d’Afrique a donné à sa financée, noire améicaine, un pilon et un mortier pour lui témoigner de son amour là où celle-ci s’attendait à des fleurs. 

Bref, les  compliments, l’amour de l’autre, la bonté, la reconnaissance de l’autre, quand ils sont exprimés avec sincérité débarrassent notre cœur de cetaines  aspérités, et donnent de la santé, de la forme. C’’est le fond qui remonte à la surface à  dit un jour de l’année 1975, à  la Télévision ivoirienne, feu Mamadou Ben Soumahoro, un grand journaliste ivoirien  et un des grands d’Afrique.


Vicenza, une autre ville de la Venetie, est une cité d’art dont l’importance ne se limite pas à la Vénétie, puisqu’elle attire un tourisme culturel en provenance de toute l’Italie, mais aussi de l’étranger. Le patrimoine architectural exceptionnel laissé par l’architecte Andréa Palladio a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. 
La ville est aussi un centre industriel et économique important en Italie, au cœur d’une Province constellée de PMEs.   Nous avons mis en tout et pour tout 45 mn pour parcourir 50 km. Il est 2h du matin, ma chambre est belle, le lit est confortable, l’hôtel Palazzo Otello dans un palais de la Renaissance restauré, est élégant, et à  proximité de la Cathédrale Santa Maria Annuziata, du théâtre olympique qui manque de spectacles, et de la gare de Vicenza. Il ne me restait plus qu’à prendre une bonne douche, et me jeter dans les bras de Morphée, tellement la journée fut chargée…
A mon réveil, Orfeo et Carla étaient partis pour un rendez-vous et ont préféré me laisser me reposer. Le réceptionniste qui m’a informé, a rajouter qu’ils ne rentreraient que l’après midi, et que je pouvais prendre mon déjeuner sans eux.. 
Quel plaisir d’être seul sur un terrain inconnu, et sans une maîtrise du  lieu ! Oui sincèrement je m’en sors plus souvent en terrain inconnu que quand je suis guidé. La débrouillardise est africaine et j’adore ça.  Cela  me permet de me tester et de me découvrir. C’est ainsi que je me suis lancé sur la Piazz dei Signori , probablement l’une des plus belles places qui soient de par sa superficie grandiose avec ses superbes palais et autres monuments qui la bordent. Magnifique endroit propre, animé avec ses restaurants, bars et boutiques.

C’est ainsi que j’ai pu accéder au toit de la Basilique, où il y a un bar américain, j’y ai pris un café. Ma journée fut très agréable, car j’ai pu échanger avec quelques italiens sur la place : Les italiens sont très ensoleillés, car toujours souriants et disponibles. J’étais dans mon élément, le contact humain….Je me sentais en Afrique !
Surprise ! Surprise ! Me voici avec mes amis, en dehors de la ville de Vicenza, au milieu de grands champs d’arbres fruitiers, de potagers une grande ferme d’élevage, et d’étangs. A l’autre bout de cette grande surface, se trouvent des tables et chaises disposées pour se restaurer, ici on pique-nique ! L’endroit est pittoresque, un jardin qui représentait  la faune et la flore.  En un mot,  nous étions dans la nature avec l’air frais, dénué de toute pollution. J’étais séduit, face à ce spectacle ! On fit comprendre que c’est ce qu’on appelle en Italie  » Agritourismo « . L’Agritoursmo peut ainsi être défini comme « une expérience touristique, réalisée dans le milieu agricole. Cette expérience repose sur la relation entre une organisation agricole, les services qui accompagnant le produit agricole et le touriste, une excursion 
Ici  on  découvre les savoir-faire agricole d’un territoire et par extension des paysages, des pratiques sociales et des spécialités culinaires découlant de l’agriculture. C’est un cadre qui offre aussi des chambres d’hôtes, des gîtes dans une ferme équestre, où l’on peut pêcher ou visiter un parc animalier 


Le décor est planté ! C’est ici que le dîner devait se passer.
J’avais porté mon fameux pantalon sans plis et la chemise que m’avait offerte le patron de la boutique qui avait des manches mousquetaires, et j’ai compris pourquoi Contarina m’avait offert des boutons de manchettes. C’était mon anniversaire, par pudeur et par éducation ( je fais parti de cette génération qui ne parlait, et ne fêtait pas  d’anniversaire ), je n ‘en avais pas rappelé à mes amis, mais, eux s’en souvenaient  et prêts à me faire une surprise. C’est ainsi qu’avant de passer commande pour manger, le directeur de restauration du centre, accompagné de six membres de son personnel se sont présentés à notre table, et étonnent: « Joyeux anniversaire….. Bella Moussa…. j… » quelle surprise et quel plaisir ! Une fois de plus,  je venais d’être célébré !

 L’idée de m’inviteer  dans un agritourismo était venue de mon ami Orfeo, afin de s’excuser  de son attitude maladroite de la veille à Vincenza. La surprise des surprises, c’est que dans un agritourismo, une fois qu’on a choisi sur la carte ce qu’on veut manger, vous devrez choisir vous même les produits frais qui doivent le composer. Accompagné d’un cuisinier ou serveur, vous faites le tour de cette grande ferme pour faire votre choix: c’est à vous de dire, je veux cette bouture de salade, on vous l’arrache… je veux ces tomates, on vous les cueille… je veux cette pintade, on vous l’égorge …. etc etc.. Tout est mis sur un plateau, direction la cuisine, et vous êtes servi après. C’est ça l’agritoursmo ; choisir soi même des produits frais qu’on souhaite manger. Ce fut une très belle fête d’anniversaire ! J’en ai passé trois en Italie. 
Le lendemain c’était la fin de la visite en Italie et retour à Moudon, en Suisse.
Contrairement à l’aller, nous avons choisi pour le retour à  la vallée d’Aoste , qui est une région du sud-ouest d’Italie bordée par la France et la Suisse. S’étendant dans les alpes occidentales, elle est célèbre pour les emblématiques pics enneigés du Cervins, du mont blanc, et du grand paradis. Après 1h de route, nous voici à la frontière Suisse du Col San gran Bernado, un col de montagne routier des Alpes situe à près de 2500 m d’altitude. C’est le troisième plus haut col routier des Alpes suisse. 
La découverte de l’Italie fait partie de mes plus beaux voyages en Europe. J’y suis allé à plusieurs reprises. Ciao Italia
E stato un piacere per me !

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